Les 51 Grands Crus Alsaciens
Grand Cru et Premier Cru en Champagne
Si ce fonctionnement valorise donc une partie des terroirs produisant les meilleurs raisins, la valeur de la notion de Cru en Champagne ne dispose pas de la même force qu’en Bourgogne ou en Alsace. En effet, Grands et Premiers Crus champenois représentent près de 26% de la superficie totale de la région, c'est deux fois plus qu'en Bourgogne ! La tolérance est donc ici beaucoup plus large et certaines parcelles au sein de villages Premier ou Grand Cru ne mériteraient probablement pas d’être classées.
Par conséquent, si pour le consommateur ces mentions restent donc tout de même un bon indicateur, il faut une nouvelle fois garder en mémoire qu’elles ne sont pas aussi élitistes que dans certaines autres régions.
Les Grands Crus liquoreux de Loire
L’AOC Quarts-de-Chaume devint ainsi en 2011 l’AOC « Quarts-de-Chaume Grand Cru » et le lieu-dit « Chaume » au sein de l’AOC Coteaux-du-Layon devint l’AOC « Coteaux-du-Layon Premier Cru Chaume ».
Ces appellations produisent les meilleurs blancs liquoreux de la région, tous issus du cépage Chenin blanc, récolté en surmaturité et botrytisé (pourriture noble). Ne représentant que 120 hectares, la classification de ces terroirs principalement composés de schistes et de grés et exposés plein sud ne fut pas simple et prit près de 10 années.
Gageons que dans les années à venir, d’autres terroirs émergeront probablement au sein de la région afin d’être mieux valorisés et que la notion de Cru en Loire ne sera plus uniquement réservée aux liquoreux !
Les Grands Crus de Provence
Ainsi, en juillet 1955, 23 exploitations (sur les 300 recensées à l’époque) reçurent la distinction de « Cru Classé » selon 4 critères : l’histoire du domaine, l'obligation d'embouteiller à la propriété, un délai minimum de mise sur le marché pour les vins ainsi que la vente directe. Aujourd’hui, 18 domaines continuent de revendiquer cette mention, 5 d’entre eux ayant depuis disparu. Parmi cette liste et de manière non exhaustive : Minuty, Château Roubine, Domaine de la Croix, Château Sainte-Marguerite, Clos Cibonne etc.
Ce classement ne reposant sur aucun critère qualitatif, il est donc très contestable et contesté. Par ailleurs, à la différence du classement bordelais de 1855 dont cette classification provençale s’est très largement inspirée, toutes les cuvées d’un même domaine peuvent porter sur leur bouteille la mention « Cru Classé »…Avouons que cela pourra laisser songeur quand il s’agira de déguster la cuvée d'entrée de gamme de la propriété. De plus, et comme c'est également le cas dans le Bordelais, si une de ces exploitations décidait d’acheter de nouvelles terres, les vins produits à partir de ces dernières pourraient alors toujours arborer la mention « Cru Classé », bien qu’aucun contrôle relatif à la qualité de ces terroirs n’eut été fait !
Enfin, cette hiérarchisation n’est pas non plus sujette à évolution. Pourtant une mise à jour serait la bienvenue... En effet, le nombre de producteurs dans la région ayant doublé depuis la création du classement (passant de 300 à 600), certains de ces « nouveaux » domaines auraient très probablement tout à fait leur place au sein de cette élite présumée.
Vous l’aurez donc compris, ce classement très discutable ne revêt pas un grand intérêt pour le consommateur au moment du choix de son vin. Néanmoins, il ne faut pas faire de généralité définitive et certaines propriétés classées produisent tout de même parmi les meilleurs vins de la région. Citons à titre d’exemple les superbes cuvées en rosés, blancs et rouges du Château Sainte-Marguerite.
Conclusion
Vous savez désormais presque tout sur les nombreux classements viticoles de nos belles régions françaises. Ne vous reste plus que la pratique afin que toutes vos nouvelles connaissances ne restent pas purement théoriques. Rendez-vous sur La Cave Éclairée !