Le whisky irlandais : l’art de la distillation à travers les siècles
Au cœur des verts pâturages et des légendes celtiques de l'Irlande se trouve un autre trésor ancestral : le whisky. Célébré pour sa douceur, son raffinement et son héritage profondément enraciné, le whisky (ou whiskey, mais nous y reviendrons) incarne l'essence même du savoir-faire et de la tradition. Embarquez pour un fascinant voyage au pays inventeur (ou pas ?) du whisky.
Histoire du whisky irlandais
Avant de parler whisky, il faut tout d’abord parler du principe de base permettant sa production : la distillation. Celle-ci aurait été inventée par les Egyptiens au 3e millénaire avant notre ère dans le but de produire baumes, essences et parfums.
Les Grecs amélioreront par la suite ses principes avant que les Arabes ne prennent le relais et importe ses principes en Occident. La première utilisation avérée de la distillation en Europe Occidentale ne date en effet que du XIIe siècle, à Salerne, en Italie.
Mais revenons désormais à l’Irlande. Il est dit que Saint Patrick, saint patron d’Irlande et fondateur du christianisme dans le pays, est celui qui aurait, avec d’autres missionnaires, rapporté en Irlande le savoir de la distillation au cours du Ve siècle.
Durant les premiers siècles de distillation, les moines irlandais créent très principalement des eaux-de-vie à des fins médicinales. Ce n’est en effet qu’au début du XVe siècle, en 1405, que la première trace d’un alcool issu de la distillation de céréales appelé « uisce beatha » (« eau-de-vie » en gaélique) fait son apparition, 90 ans avant la première mention enregistrée en Écosse.
Le whisky serait-il donc Irlandais ? Impossible de répondre catégoriquement à cette question par manque de preuves réellement fiables. Aujourd’hui encore, l’origine de cette boisson séculaire est toujours débattue, Écossais et Irlandais revendiquant chacun leur paternité sur le breuvage.
Entendons-nous néanmoins, ce proto-whisky alors produit n’avait très probablement rien à voir avec celui que nous connaissons aujourd’hui. En effet, cette boisson était mélangée avec des herbes et du miel et n’était pas un breuvage destiné à une consommation « plaisir » mais plutôt à des fins médicinales.
Quoi qu'il en soit, cette eau-de-vie céréalière aurait alors commencée à se développer au-delà des frontières irlandaises grâce aux moines missionnaires, notamment en Écosse.
Au XVIIIe siècle, l'industrie du whisky irlandais prend réellement son envol commercial, avec l'émergence de distilleries à travers le pays. Ces dernières, principalement situées dans le comté de Cork, produisent alors un whisky connu pour sa douceur et sa finesse, établissant ainsi la réputation du whisky irlandais sur la scène mondiale.
Au XIXe siècle, l'industrie du whisky irlandais est à son apogée, avec des centaines de distilleries opérant à travers le pays. Néanmoins, la montée de la prohibition aux États-Unis et une série de crises économiques ont entraîné un déclin de l'industrie, réduisant le nombre de distilleries à une poignée. Malgré ces défis, le whisky irlandais a persisté, retrouvant lentement son prestige et sa popularité à travers le monde au cours du XXe siècle.
Le whisky irlandais est aujourd’hui un des spiritueux les plus appréciés au monde.
D’où vient le mot « whisky » ?
L’étymologie du mot « whisky » se trouve dans la locution latine « aqua vitae », signifiant « eau-de-vie ». Cette dernière fut par la suite traduite en gaélique par « uisce beatha », avant de continuer à être transformée jusqu’à ce que, par un anglicisme, « uiscea » devienne finalement « whisky » en 1735.
Whisky ou Whiskey ?
Jusqu’à la fin du XIXe siècle, seule l’orthographe « whisky » existait. L’apparition du terme « whiskey » ne se fit en effet que dans les années 1870, période durant laquelle certains distillateurs irlandais décidèrent de l’ajout d’un « e » afin de différentier leur production vis-à-vis des whiskys écossais sur le marché américain.
Whisky et Whiskey sont donc les mêmes produits, bien que des différences culturelles de fabrication existent bel et bien entre whisky écossais et whisky irlandais.
Aujourd’hui encore, américains et irlandais emploient donc de manière interchangeable whisky ou whiskey. A contrario, vous ne verrez jamais un « whiskey écossais. »
Les différences entre whisky irlandais et whisky écossais
Le whisky irlandais se distingue du whisky écossais par plusieurs caractéristiques distinctes, reflétant l’histoire des deux nations mais aussi leurs traditions.
Bien que de nombreux contre-exemples existent, est commun que le whisky irlandais soit distillé trois fois contre « seulement » deux fois pour le whisky écossais. Cette troisième distillation confère au whisky irlandais une texture plus douce et un caractère plus léger.
Autre différence, le style roi en Écosse est le Single Malt, whisky provenant d’une seule distillerie et réalisé uniquement à partir d’orge malté. Côté irlandais, le style phare est le Single Pot Still (anciennement Pure Pot Still), whisky issu d’orge maltée mais aussi d’orge non maltée et parfois d’une troisième céréale. Ce mélange amenant une nouvelle fois plus de rondeur et de légèreté.
Enfin, d’un point de vue volume de production, l’Écosse est, avec une centaine de distilleries en activité, le premier producteur mondial de whisky. À côté de ce mastodonte, l’Irlande produit bien moins avec « seulement » une trentaine de distilleries actives.
Les styles du whisky irlandais
Les whiskies irlandais se caractérisent par leur douceur, leur équilibre et leur accessibilité. Leur profil de saveur varié offre des expériences gustatives variés, allant de notes fruitées et florales aux arômes de vanille et de caramel. Cette polyvalence fait du whisky irlandais une option attrayante pour les novices ainsi que pour les connaisseurs les plus expérimentés.
Alors, que cela soit pour célébrer une occasion ou simplement pour savourer un moment de détente, n’hésitez pas à choisir un whisky irlandais !