« Champagne ! », disons-nous lorsque le moment est venu de fêter une bonne nouvelle. Ces petites bulles sont en effet aujourd’hui si ancrées dans notre culture qu’elles sont devenues synonymes pour nous tous de fête et de prestige.
Mais comment ce vin est-il parvenu au sommet de la culture gastronomique française et mondiale ? Quelle est son histoire ? Comment est-il fabriqué ? Qu’est ce qui le différencie des autres effervescents ? Autant de questions dont je vous propose de découvrir les réponses dans cette série de deux articles.
Le Champagne : une histoire royale
L’histoire du vin en Champagne commence avec les Romains qui furent les premiers à planter la vigne dans la région au IIIème siècle. À la chute de l’Empire, Clovis fut par la suite le premier roi à en faire une région viticole digne d’intérêt. Ainsi, en 496, au cours des festivités le sacrant roi des Francs à Reims, les vins de Champagne (à l’époque non effervescents) coulèrent à flots. Ce sera la première identification du célèbre breuvage à la royauté.
Durant le Moyen-Âge, c’est L’Église qui s’occupe principalement de la vigne : le vin est consacré et bu au cours de la messe et ce sont donc les moines qui entretiennent le vignoble français. Au cours de cette période et jusqu’au début du XIXème siècle, de très nombreux rois de France sont couronnées à Reims avec à chaque fois, des festivités adoubant les vins locaux. Avec les siècles, l’image du Champagne en sera définitivement marquée et le vin de la région deviendra synonyme de célébration et de prestige, au point d’être reconnu en 1654 sous le règne de Louis XIV comme le vin officiel des sacres.
À la Révolution et dans les décennies qui la suivent, les vignobles quittent le giron religieux pour devenir propriétés de riches commerçants et négociants. Ainsi, si certaines maisons comme Gosset (1584), Ruinart (1729) ou Moët & Chandon (1743) existaient déjà avant, d’autres grandes maisons émergent comme Billecart-Salmon (1818), Mumm (1827), Deutz (1838) ou encore Charles Heidsieck (1851), C’est le moment de l’essor international.
Si la réputation des vins de Champagne avait déjà franchi les frontières au XIIème siècle, c’est bien lors des XVIIIème et XIXème siècle que son export se développera de manière fulgurante, notamment vers l’Angleterre et les États-Unis, pays étant encore aujourd’hui les premiers marchés étrangers pour le Champagne.
La naissance de l'effervescence
"Prise de mousse" en cours dans une bouteille : la seconde fermentation
Le Champagne aujourd’hui
Toujours symbole de fête et de luxe, le Champagne s’est aujourd’hui largement démocratisé à travers le monde. L’AOC officielle a été créée en 1936 et la filière est désormais présente à travers plus de 190 pays. Cette dernière met chaque année sur le marché près de 320 millions de bouteilles (exportées pour plus de la moitié). Nous sommes bien loin des 8 millions de bouteilles produites en 1850 ou même des 100 millions de cols de 1970 !
Le marché s’est par ailleurs largement concentré. S’il existe plus de 300 maisons de Champagne, certains grands groupes pèsent un poids considérable dans la région à l’image de Pernod Ricard (Mumm, Perrier-Jouët), Vranken-Pommery (Vranken, Pommery, Heidsieck & Co Monopole etc.) mais surtout LVMH (Dom Pérignon, Ruinart, Moët & Chandon, Veuve Clicquot etc.). Si ces grandes maisons sont la principale image du Champagne en France, c’est encore plus le cas à l’étranger : près de 75% des volumes de Champagne destinés à l'export sont en effet issus de ces marques renommées.
Ainsi, si comme vous le savez, La Cave Éclairée tend à mettre en valeur les petits producteurs (comme les Champagnes Veuve Fourny, Franck Bonville ou encore Pertois-Moriset), il ne faut pas oublier que la résonnance internationale du Champagne doit beaucoup à ces grands noms prestigieux et leur impressionnant pouvoir marketing.
Conclusion
Restez connecté(e) ! La semaine prochaine, nous mettrons à jour les mystères de la fabrication du Champagne, les raisons expliquant son prix souvent élevé et nous verrons comment bien le déguster.
Pour fêter toutes vos nouvelles connaissances, vous n’avez plus qu’à ouvrir une belle bouteille…et vous savez vers quelle région vous tourner !
1 commentaire
Très bon article, merci ! Je ne savais pas que les bulles étaient finalement si “récentes”…Hâte de lire la suite.