Tout savoir sur le whisky français

Le whisky français s’impose aujourd’hui comme l’un des nouveaux acteurs majeurs de la scène internationale des spiritueux. Longtemps dominée par l’Écosse, l’Irlande ou le Japon, le paysage mondial du whisky voit désormais émerger des distilleries dans toutes les régions de France. Cette dynamique enrichit un paysage porté par la diversité des terroirs et un savoir-faire historique en matière de distillation, permettant au whisky français de développer une identité forte et pleinement assumée.

Nous vous proposons donc aujourd’hui un état des lieux complet de ce magnifique spiritueux en France. Partons ensemble à la découverte de l’histoire du whisky français, de ses régions productrices, de ses styles ainsi que du marché actuel. Un article qui vous prouvera que nos whiskies tricolores méritent une place de choix dans votre verre et votre cave !

 

Histoire du whisky français

Longtemps associée au monde du vin, du Cognac ou de l’Armagnac, la France ne s’est pas immédiatement imposée comme une terre de whisky. Pourtant, en quelques décennies, cette dernière est devenue l’un des pays les plus dynamiques d’Europe dans ce domaine. 

En effet, avant même de produire du whisky, la France possédait déjà tous les ingrédients nécessaires pour sa production : de riches terroirs céréaliers, une longue tradition de brasserie dans des régions comme la Bretagne, l’Alsace, le Nord ou la Lorraine, et surtout, un savoir-faire historique dans la distillation. Pour autant, jusqu’à la fin du XXᵉ siècle, le whisky restait en France un produit d’importation et il fallut attendre les années 1980 pour qu’un véritable mouvement émerge.

 

Les pionniers : la Bretagne ouvre la voie

Ainsi, l’histoire du whisky français commença tout d'abord en Bretagne. Forte de sa tradition autour de la bière et du malt, la région franchit le pas grâce à la distillerie Warenghem, qui créa en 1983 le premier whisky Single malt français et breton : Armorik. Ce lancement marqua une étape essentielle et la France réalisa qu’il était tout à fait possible pour elle de produire son propre whisky, et ce avec une identité propre.

 

La distillerie Warenghem, berceau du premier whisky français : Armorik

 

L’Alsace emboîte le pas

Très vite, d’autres régions suivirent cet élan. En Alsace, la culture de la bière ainsi que la maîtrise de la distillation (large production d’eaux-de-vie à base de fruits) trouvèrent un prolongement naturel dans la création du whisky. C’est ainsi que plusieurs distilleries artisanales virent le jour et adoptèrent rapidement le whisky single malt comme spécialité. Leur style se distingua rapidement grâce l’eau pure de la région ainsi qu’à des profils aromatiques nets et floraux.

 

Depuis les années 2000 : expansion et diversité

Au tournant du XXIᵉ siècle, d’autres territoires et producteurs rejoignirent le mouvement du whisky français. La Lorraine émergea par exemple grâce à la distillerie Rozelieures. En Bretagne, dès 2002, la distillerie des Menhirs commercialisa le whisky breton Eddu, à base de blé noir. D’autres distilleries arrivèrent par la suite sur le marché comme la distillerie Castan (Sud-Ouest) ou encore la distillerie Glann ar Mor (Bretagne).

Depuis les années 2010, l’essor est spectaculaire. On compte en effet aujourd’hui plus d’une centaine de distilleries françaises produisant du whisky. Certaines, comme Bellevoye, Le Breuil ou encore Hériose, s’exportent et s’imposent sur les concours internationaux. Des IGP ont même été créées (Bretagne, Alsace) et la structuration du marché continue : nous ne sommes en effet qu’au début de l’aventure !

 

Une reconnaissance internationale

Tout ce foisonnement donne aujourd'hui naissance à une véritable mosaïque de styles, faisant du whisky français une production plurielle et audacieuse, bien différente des modèles écossais ou irlandais. La France, premier pays consommateur de whisky au monde, n’est plus seulement un marché d’importation : elle est devenue un producteur crédible.

En effet, contrairement à l’Écosse ou au Japon, le whisky français ne s’appuie pas sur une tradition figée : celui-ci continue de s’inventer au fur et à mesure. Cette liberté se ressent dans le choix de céréales (orge, blé, seigle, maïs) de chaque entreprise, des méthodes de distillation (alambics à repasse, colonnes charentaises, hybridations), des fûts, ou encore les durées de vieillissement. Certaines distilleries misent en effet sur des whiskies jeunes et expressifs, tandis que d’autres parient plutôt sur de longs élevages.

L’histoire du whisky français continue encore de s’écrire à l’heure où nous écrivons ces lignes, portée par une nouvelle génération de producteurs passionnés, prêts à rivaliser avec les nations historiques du whisky. Aujourd’hui, la France ne copie plus : elle crée ses propres styles profondément liés à ses terroirs.

 

Ouvrage de Matthieu Acar relatant l'histoire du whisky français

 

Les principales régions productrices de whisky en France

La production de whisky en France connaît une véritable effervescence. Aujourd'hui, des distilleries sont implantées dans toutes les régions. Cette diversité permet de créer des whiskies à l’identité marquée, reflétant la belle diversité des terroirs français. Pour mieux comprendre cette identité, faisons donc un tour des principales régions productices de whisky en France.

 

La Bretagne

La Bretagne reste la première région française à avoir fait du whisky une spécialité. Dans les années 1980, les brasseries locales, fortes de leur expérience brassicole, se tournent en effet vers la distillation. Le climat local, tempéré et humide, se révèlera idéal pour le vieillissement en fûts du spiritueux, donnant naissance à des whiskies au style affirmé.

Fruités, marins ou épicés, ils font désormais partie des références incontournables. En 2011, la Bretagne a même obtenu son IGP Whisky de Bretagne, preuve de sa légitimité et de son rôle historique dans cette grande aventure française.

 

L’Alsace

L’Alsace s’impose aujourd’hui comme l’un des territoires les plus cohérents pour comprendre l’identité du whisky français. Région historiquement reconnue pour ses grands vins blancs et son ancrage brassicole, elle dispose d’un savoir-faire technique facilitant naturellement la maîtrise du malt, de la fermentation et des distillations précises. Cette rigueur donne naissance à des single malts expressifs, structurés et d’une grande pureté aromatique, souvent marqués par la gourmandise du malt et la finesse florale.

L’Alsace incarne ainsi une rencontre réussie entre tradition brassicole et innovation dans les spiritueux. Les distilleries locales développent des profils clairs, précis et élégants, affirmant une identité régionale forte tout en contribuant à la montée en puissance du whisky français sur la scène internationale.

 

La Lorraine

Impossible d’évoquer le whisky français sans parler de la Lorraine et de Christophe Dupic, figure emblématique de la distillerie Rozelieures. Dès ses premières années de production, ce grand monsieur du whisky français comprend immédiatement le potentiel du whisky en France et développe des eaux-de-vie à forte identité, travaillées exclusivement à partir d’orge cultivée localement.

Vieillis dans une grande variété de fûts, les Single malts de la distillerie se distinguent aujourd’hui autant en France qu’à l’international. D’autres distilleries ont depuis rejoint l’aventure régionale. La Lorraine s’affirme ainsi comme un pôle majeur de la production française de whisky.

 

La Normandie

Forte de son héritage cidricole et de la tradition du Calvados, la Normandie s’est elle aussi imposée naturellement dans l’univers du whisky. Cette culture de la fermentation et de la distillation offre en effet une base solide pour développer des single malts précis, élégants et marqués par une identité régionale affirmée.

La distillerie Le Breuil (Spiriterie Française), au cœur du Pays d’Auge, illustre bien cette évolution. L’utilisation d’une eau locale très pure et de fûts de chêne soigneusement sélectionnés donne ici naissance à des whiskies gourmands et généreux. La Normandie incarne ainsi une synthèse entre tradition et modernité, avec des whiskies expressifs qui valorisent le terroir tout en participant à la montée en gamme du whisky français.

 

La Nouvelle-Aquitaine (Charente)

La Nouvelle-Aquitaine, et plus particulièrement la Charente, offre un terrain privilégié pour façonner une identité forte du whisky français. La proximité du vignoble de Cognac constitue un atout majeur : les distilleries disposent d’un accès direct à un patrimoine unique de fûts, dont la qualité et la diversité permettent des élevages précis et profondément aromatiques.

Cette synergie entre tradition charentaise et production de whisky favorise la création de single malts complexes, amples et subtilement structurés. Des maisons comme Hériose ou Bercloux illustrent parfaitement cette ambition. La Charente s’impose ainsi comme l’un des moteurs de l’innovation dans le whisky français, tirant parti de son héritage viticole pour proposer des spiritueux d’une grande profondeur.

 

Paris

Et oui, même la capitale se lance dans l’aventure du whisky ! Des distilleries urbaines se sont en effet installées au cœur de Paris, prouvant que la production de whisky ne se limite pas aux campagnes ou aux régions viticoles. Ces projets misent sur la proximité avec les amateurs et la créativité, en proposant des gammes modernes et innovantes. Paris devient ainsi un véritable laboratoire pour les spiritueux français, ajoutant une dimension cosmopolite à cette effervescence nationale.

 

 

Comment est produit le whisky ?

La production d’un whisky (français ou non) repose sur un savoir-faire précis, mêlant traditions locales et innovations propres à chaque distillerie. Voici les différentes étapes clés dans la production de ce spiritueux.

Le choix des céréales

La production d'un bon whisky débute toujours par une sélection minutieuse des céréales qui seront à l'oeuvre. Souvent privilégiée, l'orge est alors mise à germer avant d'être séchée dans le but d'obtenir le malt.

Selon le style recherché, d'autres céréales comme le blé ou le seigle peuvent aussi être utilisées. Cette première étape est essentielle car la qualité ainsi que la nature de la matière première déterminent en grande partie la richesse aromatique et le style que l'on retrouvera dans le verre. 

 

La fermentation

Une fois la céréale choisie, l’étape suivante est la fermentation, moment où l’eau et les levures transforment les sucres présents en alcool. Cette étape conditionne également grandement le profil aromatique du produit final.

La durée de la fermentation peut granement varier selon le style recherché. Une fermentation courte donnera un whisky vif et léger, tandis qu’une fermentation plus longue permettra de développer des notes riches et rondes.  

 

La distillation

Après la fermentation, vient ensuite l’étape de distillation, véritable cœur du processus de fabrication du whisky. C’est à ce moment précis que l’eau-de-vie prend sa véritable dimension, et qu’un alcool fort est créé. 

La distillation a pour effet de concentrer l’alcool et les arômes issus de la fermentation, conférant alors au whisky sa puissance et son élégance. Les profils aromatiques sont donc également fortement conditionnés par cette étape. Ici, chaque choix, du type d’alambic à la durée de chauffe influence le produit final, contribuant à faire du whisky un spiritueux à la fois unique et représentatif du terroir et de l’entreprise qui le commercialise. 

 

Le vieillissement

Après la distillation, le whisky entre dans une autre phase essentielle : le vieillissement en fûts. C’est à ce moment que le produit acquiert sa réelle complexité aromatique.

Les barriques utilisées par chaque distillerie jouent en effet un rôle déterminant sur les notes de l’alcool final. Ainsi, si la plupart des whiskys sont vieillis dans des anciens fûts de Bourbon, de très nombreuses autres possibilités existent : fûts neufs, Xérès, eau-de-vie locale, vin…tout est possible ! En tous les cas, ce choix influencera profondément les arômes et la texture du whisky qui sera réalisé.

Durant sa durée d’élevage de 3 ans minimum, notre eau-de-vie de malt interagit en effet fortement avec le bois, matériau poreux par excellente, permettant au spiritueux de développer des notes fruitées, épicées, ou encore boisées. Ainsi, deux whiskies français issus de la même méthode de distillation (par exemple un whisky breton et un whisky alsacien) pourront offrir des expériences sensorielles totalement différentes si l’un est élevé en anciens fûts de Xérès (Sherry) tandis que l’autre l’est en ex-fûts de Bourbon.

À l’issue d’un élevage classique, l'entreprise productrice peut aussi choisir d’ajouter un affinage complémentaire de quelques mois dans un autre type de fût afin de conférer une signature aromatique spécifique au whisky. Les « finish » en barriques ayant contenu du Cognac, du Pineau des Charentes ou du Sauternes comptent parmi les options les plus courantes et permettent d’obtenir des profils plus marqués et distinctifs.

 

La mise en bouteille

Enfin, la dernière étape de la production d’un whisky est sa mise en bouteille. Cette étape n’est pas anodine car elle permet de préserver la qualité aromatique du whisky à travers les années ainsi que de valoriser l’identité de chaque distillerie à travers un beau flacon et une communication soignée.

 

En résumé, chaque étape de production, depuis le choix du malt jusqu’à la mise en vente du produit final, est l’expression du savoir-faire unique des distilleries. Comprendre l’ensemble de ce processus vous permettra de mieux apprécier chaque gorgée de votre précieux breuvage !

 

Les styles du whisky français

Le whisky français n’a pas un style unique, mais une multitude de visages. Là où le Scotch (whisky écossais) ou le whiskey irlandais obéissent à des traditions très codifiées (céréales utilisées, type d’alambic, durée de vieillissement ou fûts employés), les distillateurs français bénéficient en effet d’une liberté quasi totale. Dans notre pays, aucune AOC ne vient encore verrouiller la production, ouvrant ainsi la porte à une créativité importante.

Chaque maison élabore ainsi ses whiskies en s’appuyant sur plusieurs facteurs déterminants comme la nature des sols, son accès à l'eau, les céréales, les levures, les alambics et bien sûr les fûts de vieillissement ou de finition. Certaines distilleries choisissent par exemple des anciennes barriques de vin rouge ou de Sauternes, d'autres optent pour des ex-fûts de Cognac, de Calvados ou encore des fûts neufs toastés, créant ainsi de très nombreuses variations aromatiques.

Cet éclectisme fait du whisky français un terrain de jeu fascinant pour les amateurs de spiritueux. La dégustation devient alors une exploration, où chaque bouteille peut surprendre par son profil : tourbé ou non, fruité, pâtissier, céréales brutes, notes de rancio, influence marine ou oxydative… rien n’est figé. Contrairement à l’Écosse, où les Highlands, l’Islay ou le Speyside évoquent des styles identifiables, aucune région française ne dicte encore une identité aromatique définie. À Lyon, en Bretagne, dans le Gers, en Alsace ou en Charente, on trouvera aussi bien des single malts légers que des whiskies puissants ou atypiques.

Cette absence de carcan n’est pas une faiblesse mais une force : elle permet en effet à chaque distillateur de revendiquer sa vision du whisky, sans contrainte historico-culturelle. Résultat : la France ne propose pas un whisky, mais des whiskies. Une diversité qui fait du whisky français une scène émergente où l’inattendu est devenu la norme.

 

Les whiskies de la marque Version Française

 

Le rôle déterminant des fûts français

L’un des atouts majeurs du whisky français réside dans son patrimoine de barriques, permettant la création d’une multitude de styles de whisky.

En effet, contrairement à la plupart des pays producteurs, la France dispose d’un savoir-faire exceptionnel en matière de barriques, héritage de sa longue tradition viticole et de distillation d’eau-de-vie. Ici, les distilleries peuvent choisir parmi une vaste palette de contenants : barriques de vin rouge, fûts ayant contenu du Sauternes, du Cognac, de l’Armagnac, voire des fûts de chêne français, chacun apportant arômes et texture spécifiques.

Ces barriques jouent un rôle central dans la maturation du whisky. Le bois agit en effet comme un régulateur, apportant structure, tanins et notes boisées, mais surtout en transmettant la mémoire du liquide précédent. Ainsi, un whisky vieilli dans un fût ayant contenu du Sauternes au préalable développera naturellement des notes douces et miellées, tandis qu’un vieillissement en fût de Cognac pourra révéler des nuances de fruits secs et d’épices. La palette de fûts est donc une grande source de créativité pour les distilleries françaises !

 

 

Whisky français vieilli en fût de Cognac

Le marché du whisky français

Le whisky est aujourd’hui le spiritueux le plus consommé en France, plaçant le pays parmi les tout premiers importateurs mondiaux en volume. Toutefois, cette dynamique ne repose plus uniquement sur les achats à l’étranger. En quelques années, la production française s’est en effet fortement structurée : multiplication des distilleries, montée en qualité, diversification des styles et professionnalisation des élevages. Cette organisation accrue offre une véritable identité au whisky français, qui gagne désormais une visibilité comparable à celle des grandes nations historiques du secteur.

Ainsi, alors qu’elles étaient à peine une dizaine dans les années 1990, environ 140 distilleries produisent désormais du whisky en France. De plus, de nouveaux projets voient le jour chaque année, aussi bien chez des artisans indépendants que chez des producteurs de spiritueux déjà établis.

Certaines marques se positionnent clairement sur le marché international, comme Bellevoye ou Rozelieures, avec des gammes premium identifiables. D’autres distilleries misent sur des circuits plus locaux, des finitions originales ou bien des micro-cuvées qui séduisent les amateurs français avertis.

Le whisky français bénéficie en outre de plusieurs IGP (notamment « Whisky de Bretagne » et « Whisky d’Alsace »), renforçant sa crédibilité et ouvrant la porte à une approche « terroir », à l’image du vin.

Par conséquent, même s’il reste jeune, le marché français du whisky est en pleine accélération. Si la dynamique actuelle se confirme, la France pourrait s’imposer dans les prochaines années comme un véritable acteur de référence sur la scène mondiale du whisky, avec une identité plurielle et assumée.

 

Les types de whisky produits en France

Comme déjà dit, le whisky français se distingue par sa grande variété de styles. 

Parmi ces différents genres, le Single malt reste le type le plus emblématique. Celui-ci est fabriqué uniquement à partir d’orge maltée, distillé dans une seule distillerie et vieilli au minimum trois ans en fûts, lui conférant des arômes typiques et une personnalité forte.

Le whisky Blended malt français est également en plein essor. Ce dernier résulte de l’assemblage de plusieurs Single malts. Ce type de whisky possède souvent un profil harmonieux et rond, combinant la finesse de chaque malt pour un résultat équilibré.

Certaines distilleries explorent également les whiskies de grain, élaborés à partir de blé ou de maïs. Ces whiskys, souvent plus légers, servent à la fois d’assemblage pour des blends, tout en permettant aux producteurs d’expérimenter de nouvelles textures et saveurs.

Par ailleurs, comme déjà évoqué, une spécificité notable du whisky français réside dans l’utilisation de fûts originaux. Les distilleries peuvent en effet faire vieillir leurs whiskies dans différents types de barriques (vin rouge, Sauternes, Cognac, Armagnac, Calvados etc.), donnant naissance à des spiritueux très riches aromatiquement. 

Enfin, de nombreuses distilleries proposent des séries limitées et des cuvées expérimentales, souvent issues d’assemblages de fûts différents. Ces productions illustrent l’innovation et la créativité qui caractérisent le secteur.

En résumé, le whisky français ne se limite pas à un style unique. Single malt, Blended malt, whisky de grain… chaque bouteille raconte une histoire différente, reflétant le terroir, le savoir-faire et l’identité de la distillerie. 

 

L'élégance du whisky français

 

Différences entre whisky français et whisky écossais

Si le whisky écossais, ou Scotch, est reconnu dans le monde entier pour son histoire séculaire, le whisky français se distingue par une approche beaucoup plus libre et expérimentale.

 

Cadre légal et tradition

Le Scotch est en effet régi par des règles précises : il doit être distillé en Écosse, vieilli au moins trois ans en fût, et surtout respecter des méthodes traditionnelles (orge maltée, distillation en alambic à repasse etc.). 

Par ailleurs, chaque région d’Écosse (Highlands, Islay, Speyside, Lowlands ou Campbeltown) a son propre profil aromatique et son style, créant une identité géographique très forte.

En France, si le whisky doit également vieillir minimum trois ans en fût, la législation laisse beaucoup plus de liberté sur les matières premières ou le type d’alambic. Les distilleries françaises n’ont par ailleurs pas de règle leur dictant un style aromatique : c’est avant tout la créativité et le choix du producteur qui définissent le caractère du whisky !

 

Image et marché

Si le whisky écossais bénéficie d’une image de tradition, de prestige et de stabilité, le whisky français capitalise quant à lui sur l’innovation et l’originalité. Ainsi, alors que le Scotch s’inscrit dans un patrimoine historique, le whisky français joue la carte de la modernité et du terroir local.

En résumé, si le Scotch et le whisky français partagent de nombreuses contraintes de base (distillation, vieillissement minimum de trois ans etc.), ces derniers se distinguent profondément par leur approche. Le Scotch reste codifié et géographiquement identifiable, tandis que le whisky français est un terrain de liberté créative où chaque distillerie peut exprimer son identité.

 

Comment déguster le whisky ?

Déguster un whisky, français ou non, ne se limite pas à le verser dans un verre et à le boire sans réfléchir. Il s’agit ici de prendre le temps de découvrir les arômes, la texture ainsi que la personnalité unique de chaque eau-de-vie. La forme du verre joue à cet effet un rôle important et nous vous recommandons donc un verre tulipe ou de type Glencairn qui aidera à concentrer les parfums.

Puis, avant même de le goûter, observer la couleur de votre whisky peut vous donner des indices, notamment quant à sa durée d’élevage ou encore le type de bois choisi par la distillerie. De doré clair au brun ambré profond, la teinte de votre spiritueux est un indice clé !

Portez ensuite le verre au nez et analysez. Quelles notes sentez-vous ? Fruitées, vanillées, boisées ? Ici aussi, prenez votre temps : faites tourner votre whisky dans le verre, oxygénez-le et revenez-y plusieurs fois !

Voici enfin le moment tant attendu de la dégustation. La première gorgée dévoilera l’identité unique de votre whisky et tous ses arômes. Prenez-en des petites gorgées et faites-le tourner en bouche. Vous pouvez également y ajouter quelques gouttes d’eau afin de révéler de manière plus subtile ses notes et couper légèrement la sensation d’alcool. Vous voici dans un moment de contemplation…savourez et bonne dégustation !

 

Les accords mets-whisky

Le whisky ne se contente pas d’être dégusté seul : il peut aussi se marier avec une grande variété de mets, révélant toute sa richesse aromatique et soulignant l’identité gastronomique française. Grâce à sa diversité de styles, du single malt vif et fruité aux expressions plus boisées ou affinées en fûts de vin, Cognac ou Calvados, ce spiritueux se prête en effet à des accords surprenants et raffinés !

Avec les fromages, le whisky offre des contrastes intéressants : un single malt léger et floral accompagnera par exemple délicatement un fromage de chèvre frais, tandis qu’un whisky vieilli en fût de Cognac pourra mieux se marier à merveille avec un Comté affiné ou un Beaufort, accentuant ses notes de noisette ou de miel.

Côté charcuterie, les whiskies plus ronds et boisés s’accordent bien avec des jambons secs, des terrines ou des rillettes, apportant une profondeur aromatique qui valorise les saveurs salées et grasses.

Le whisky français trouve également sa place dans le registre sucré. Un whisky légèrement fruité avec un finish en Pineau des Charentes sublimera par exemple des desserts à base de fruits rouges, de chocolat noir ou de noix, tandis qu’un whisky plus pâtissier (notes de vanille, caramel ou brioche) accompagnera divinement des pâtisseries comme les cannelés bordelais ou un kouign amann breton.

Enfin, certains whiskies se marient de manière étonnante avec des plats gastronomiques typiquement français : un whisky fin et élégant peut ainsi révéler toute sa complexité en accompagnement d’un foie gras poêlé, d’un magret de canard aux fruits ou même d’un saumon légèrement fumé. 

Tous ces accords mettent clairement en avant la capacité du whisky français à s’intégrer dans la gastronomie locale, tout en offrant une expérience sensorielle nouvelle et raffinée. Ainsi, explorer le whisky français à travers les accords culinaires possibles permet non seulement de découvrir ses arômes, mais aussi de célébrer l’art de vivre et la créativité gastronomique française.

 

Whisky français et chocolat, plaisir garanti ! 

Les meilleurs whiskies français

La France compte aujourd’hui de très nombreuses distilleries qualitatives. Néanmoins, certaines se distinguent à nos yeux par la qualité et l’originalité de leurs whiskies. Voici quelques exemples.

 

Hériose : l’audace charentaise

Hériose est une marque de whisky créée par l’excellente maison Boinaud (Cognac). La gamme est aujourd’hui composée de plusieurs Single malts complexes et élégants. Le whisky Le Classique évolue par exemple sur des notes pâtissières et beaucoup de gourmandise tandis que Le Petit Tourbé propose une tourbe fraîche tout en gardant ce style rond propre à la marque. Un excellent whisky avec un finish « Pineau des Charentes » aux notes fruitées est également proposé, complétant très bien cette superbe gamme.

 

Le Breuil : le terroir normand au service du whisky

La distillerie Le Breuil, dans le Pays d’Auge, illustre également parfaitement le mariage entre tradition et modernité. Ici, chaque whisky est le fruit d’une production méticuleuse, où le malt rencontre l’eau locale et des fûts soigneusement choisis.

Bien que réputée pour ses Calvados, l’entreprise propose ici une gamme très qualitative mettant en avant des typicités bien précises d’orge (le Golden Promise notamment). Le Breuil démontre que la Normandie possède une véritable carte à jouer dans le monde du whisky français !

 

Fûts de whisky de la distillerie du Château du Breuil, Normandie

 

Bellevoye : l’élégance premium

Enfin, Bellevoye est une marque iconique pour le whisky français. Celle-ci propose des assemblages de malts (Triple malt) particulièrement réussis. Les principales références incluent le whisky Bleu élevé en fûts neufs à grain fin, le whisky Noir, évoluant sur une belle tourbe cendrée, le whisky Rouge ayant connu un finish en ex-fûts de Grand Cru bordelais, ou encore le whisky Blanc, ayant été élevé dans des barriques ayant contenu du Sauternes.

Un régal et une vraie identité made in France qui rivalise avec les grandes marques internationales ! À ce titre, Bellevoye symbolise parfaitement le potentiel du whisky français sur le marché mondial.

Vous voici désormais fin connaisseur du whisky français ! Comme vous l’aurez compris, celui-ci n’est plus un simple outsider sur le marché international et occupe une place à part grâce à sa diversité de styles. De la Bretagne à l’Alsace, de Le Breuil à Hériose en passant par Bellevoye, la France continue d’écrire sa propre histoire dans l’univers du whisky.

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