Les vins blancs bio
Depuis plusieurs années, les vins blancs biologiques, biodynamiques et naturels gagnent fortement en popularité. Avec une superficie en constante expansion, la viticulture biologique témoigne en effet de l'engagement accru des vignerons, mais aussi des consommateurs, envers des méthodes de production plus respectueuses de l’environnement et de l’homme.
La viticulture biologique en France
La France se distingue pour son engagement important avec, à date, environ 15% du vignoble national cultivé selon des principes biologiques (soit environ 100 000 hectares).
Les régions les plus avancées dans cette démarche incluent l'Alsace, la Provence, la Corse, le Languedoc-Roussillon et la Loire. Ces dernières bénéficient en effet de conditions climatiques propices à une viticulture biologique. Le climat relativement chaud ou la faible humidité ambiante de certains vignobles leur permettent en effet de convertir les vignes en bio avec de moindres risques.
Comment fait-on un vin blanc ?
Avant de plonger dans les nuances des méthodes de production, il est crucial de comprendre le processus d'élaboration d'un vin blanc.
Tout commence donc par la vendange des raisins à leur maturité optimale. Une fois récoltées, les baies sont alors pressées afin de libérant leur jus. Ce dernier est ensuite mis en cuve afin de procéder à la fermentation alcoolique.
Durant ce processus, les peaux des raisins sont généralement retirées afin de ne pas teinter le jus final et conserver sa couleur "blanche". Néanmoins mais dans certains cas, les peaux peuvent rester en contact avec le moût quelques jours afin d'extraire certains arômes supplémentaires.
Durant la fermentation alcoolique, les levures, naturellement présentes ou ajoutées, vont alors convertir les sucres présents dans le jus en alcool : c’est la naissance du vin.
Après cette étape, le vigneron procède à l’élevage des vins. Celui-ci peut être très court lorsque le domaine cherche à produire un vin blanc simple, minéral et fruité. Néanmoins, ce dernier peut également durer un an ou plus pour des vins puissants et de garde.
Plusieurs contenants peuvent être utilisés par le vigneron pour cette étape : cuve inox (le plus commun), fûts de chêne, cuve béton, amphore, foudres etc., plusieurs contenants sont mêmes souvent utilisés pour fabriquer un seul et même vin !
Enfin, lorsque l’élevage est terminé, le vigneron laisse alors généralement le vin quelques semaines ou mois au repos en cuve inox afin que l’ensemble gagne en harmonie. Puis, vient finalement lemoment de la mise en bouteille et de la vente du vin blanc sur le marché !
Agriculture biologique et vins blancs
L'agriculture biologique repose sur des principes visant à minimiser l'impact environnemental de l'homme tout en favorisant la biodiversité et la santé des sols. Les domaines certifiés en agriculture biologique cultivent donc leurs vignes sans utiliser de pesticides, d'herbicides ou d'engrais chimiques de synthèse. Ils favorisent également des pratiques alternatives telles que l'utilisation de couverts végétaux et la fertilisation par le compostage.
En vinification, seuls des intrants certifiés bio sont autorisés, et les doses de sulfites ajoutés sont plus limitées : 150mg/L maximum pour un vin blanc bio contre 200mg/L pour un vin blanc conventionnel.
Agriculture biodynamique et vins blancs
La biodynamie adopte quant à elle une approche holistique, intégrant des pratiques basées sur les cycles naturels et les forces cosmiques.
Inspirée des enseignements de Rudolf Steiner, la biodynamie considère la vigne comme un organisme vivant à part entière, en interaction avec son environnement.
Les pratiques biodynamiques incluent l'utilisation de préparations naturelles à base de plantes et de minéraux, l'observation des cycles lunaires et planétaires, ainsi que le respect des rythmes cosmiques dans les travaux viticoles.
En comparaison à l'agriculture biologique, la vinification biodynamique est encore moins interventionniste et la liste des produits autorisés est donc bien plus limitée.
Enfin, les doses maximales de sulfites ajoutés sont également plus basses : au maximum 80 à 90mg/L pour les vins blancs biodynamiques selon l’organisme certificateur (Biodyvin ou Demeter) contre jusqu’à 150mg/L de SO2 pour un vin bio et 200mg/L pour un vin blanc conventionnel.
Les vins blancs natures
La méthode « nature » se caractérise par un minimalisme encore supérieur en termes d'interventions humaines en comparaison aux agricultures biologique et biodynamique. Ainsi, tant à la vigne qu’au chai, l'objectif est de produire un vin sans intrant ainsi que de vinifier le vin de la manière la plus naturelle qui soit.
Aucun ajout d’additifs œnologiques, fermentation spontanée, peu ou pas de filtration et utilisation de sulfites jusqu’à 30mg/L (voire sans aucun SO2 pour certains) sont pour exemple des marqueurs clés d’un vin blanc réalisé en méthode nature.
Les vins blancs bio sont-ils meilleurs pour la santé ?
La demande croissante pour les vins biologiques, biodynamiques et naturels s'explique par plusieurs facteurs.
Tout d’abord, les consommateurs sont de plus en plus soucieux de leur santé et de l'environnement, recherchant des produits issus de pratiques durables et respectueuses.
De plus, les vins biologiques sont souvent perçus comme étant de meilleure qualité, car reflétant la pureté du terroir et l'expression authentique du cépage.
En outre, la réduction des sulfites répond aux préoccupations des consommateurs souffrant d'allergies ou d'intolérances au SO2, offrant ainsi une expérience de dégustation plus naturelle et saine.
En somme, l'essor des vins blancs biologiques en France reflète un changement profond dans la manière dont les consommateurs perçoivent et apprécient le vin. En se tourner vers ce type de cuvées, ces derniers bénéficient ainsi de vins de grande qualité, porteurs de valeurs éthiques ainsi que d'une histoire ancrée dans la tradition viticole française.